mardi 16 janvier 2018

Officier de Cuirassiers, vers 1855




COLONEL AU 6EME CUIRASSIERS - 1845 / 1859

Hormis la décoration qui donne une indication plus précise sur la période, cette tenue est portée indifféremment entre 1845 et 1859.

- Casque d'officier modèle 1845: Bombe en laiton argentée, poinçonnée par l'orfèvre, surmontée d'un cimier doré. Porte-plumet au modèle. Bandeau en vache marine fermé au moyen d'un lacet sur l'arrière. Jugulaires en "8" striées et dorées. Coiffe intérieure en cuir dorée au petit fer. Crinière bien fournie (probablement remplacée). Ce casque, qui remplace le modèle 1825/30 dont les derniers s'épuiseront en Crimée, restera en service jusqu'au conflit franco-prussien, malgré l'adoption d'un nouveau modèle en 1858. L'aigrette de Colonel n'est pas présente sur le casque: je préfère la laisser dans sa boîte.

Habit d'officier modèle 1845: Ce type de vêtement, dit "à la française" se retrouve déjà sur les théâtres d'opération de l'Empire. Les longues basques en font un effet peu pratique pour le combat à cheval; aussi, un vêtement de substitution à basques plus courtes, l'habit-frac, le supplantera dès le début du XIXème et ledit habit sera réservé à la tenue de ville. Cependant, il semblerait que cette répartition des effets entre le Service et la Ville ne soit pas si figée puisque notre exemplaire est pourvu d'un fort rembourrage en son plastron destiné à assurer un certain confort en cas du port de la cuirasse.
Ce vêtement en drap d'officier, doublé de satinette grisâtre et ceinturé par une lanière de cuir intérieure, sera porté jusqu'en 1859, date de l'adoption de la tunique. Jusqu'alors, est attribuée une couleur à chaque régiment que l'on retrouve sur les revers et retroussis. Ici, le jaune jonquille (quelque peu altéré par le temps) atteste d'une affectation au 6ème cuirassiers, comme en confortent les boutons à la grenade frappés du chiffre "6". Les boutons des basques sont des copies, tout comme les grenades de retroussis en cannetille , mais ceux de l'avant et des parements sont bien d'origine. On s'attend à ce que les cuirassiers soient tous de taille formidable mais cet effet est très petit.


Epaulettes de Colonel de Cuirassiers modèle 1845:  de corps argent sur fond de drap bleu, commun aux cuirassiers. Les boutons propres aux cuirassiers, à la grenade, sont flanqués du chiffre "8": on s'éloigne du 6ème Régiment de l'habit mais on fait avec ce que l'on a...


- Ceinturon d'Officier de Cavalerie en buffle modèle 1845: Ce ceinturon en buffle surpiqué est attribué à un officier dont le nom est écrit à la plume au revers. Il diverge, comme souvent, des mesures réglementaires mais on y retrouve les deux bélières ainsi que le plateau à la grenade doré dont le verso est sublimé par une pièce de maroquin. Ce type ceinturon est commun aux Cuirassiers et aux Dragons où seules les côtes changent quelque peu. Un modèle similaire en cuir verni  noir (voir articles précédents) est aussi utilisé de manière non-réglementaire avant 1868.

- Croix d'Officier de la Légion d'Honneur Second Empire: De taille réglementaire, avec ruban à la rosette, la médaille est fabriquée en Or et émaux avec en son centre l'effigie de Napoléon Bonaparte.

- Sabre d'Officier de Cavalerie de Réserve de type Préval: A cette époque, la "Cavalerie de réserve" désigne les Cuirassiers et les Carabiniers. De 1822 à 1868, le sabre réglementaire des Cuirassiers est le modèle 1822 de Cavalerie de ligne - une arme excellente contrairement aux ragots (il restera au règlement des Carabiniers jusqu'en 1854). Toutefois, outre toutes les fantaisies adoptées individuellement par les officiers, allant même jusqu'à conserver des sabres du 1er Empire, des essais sont tout de même menés afin de doter la cavalerie lourde d'un sabre qui l'est tout autant. En 1831, le Colonel Préval dévoile un sabre qui ne sera jamais adopté mais dont quelques rares exemplaires d'achat privé subsistent (voir articles précédents). L'exemplaire ici présent est en parfait état, quasi-neuf: lame à section triangulaire, sans défaut, de 1mètre poli blanc après 3cm au talon, ce même talon marqué du Klingenthal. Fusée de forme carrée, "à l'anglaise" recouverte de galuchat foncé et filigranée; calotte et garde à 7 branches symétriques gravées et dorée au mercure. Fourreau à deux anneaux nickelé. La dorure - non-présente sur les Préval selon Ariès - et le nickelage renvoient vers un montage qui se situerait davantage sous le Second Empire. Une dragonne d'Officier Supérieur modèle 1845 lui est suspendue.




- Bottes à l'écuyère et éperons: Paire de bottes  en cuir glacé noir à tiges hautes et souples surmontées d'un renfort au genou en cuir rigide et doublées de soie blanche. Ce genre de bottes est typique des années 1800 à 1870 (non-visibles sur la photo).




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