dimanche 17 avril 2022

Officier de Lanciers de la Garde Impériale

 



LIEUTENANT DES LANCIERS DE LA GARDE IMPERIALE, petite tenue - vers 1860


- Schapska de lieutenant de Lanciers de la Garde Impériale. Ce modèle, habituellement porté en grande tenue est généralement remplacée par une coiffure similaire en toile cirée voire le bonnet de police. Pourtant, la photographie d'époque révèle que celle-ci est aussi portée avec des éléments de petite tenue. Le plumet et le cordon-raquette sont toutefois absents dans cette configuration.
En drap bleu sur le pavillon, traversé par des passepoils or, Bombe en cuir noirci et glacé avec deux lions en laiton doré. Galon d'élite argent. La plaque, au N rayonnant, descend largement sur la visière, comme le veut une certaine mode de la fin d'Empire. Jugulaire en laiton doré et strié reposant sur un tissu bleu roi.

- Kurtka de petite tenue en drap bleu fermant droit à l'avant au moyen de 13 boutons demi-grelot à l’aigle dorés, entièrement passepoilé de blanc. Collet droit en drap bleu de ciel passepoilé blanc, fermant par deux agrafes métalliques laquées noir. Parements découpés en pointe en drap bleu passepoilé blanc, garnis de deux boutons d'uniforme petit module, diamètre 1,5 cm, en laiton doré demi-grelot estampé en relief d'une aigle impériale. Un bouton absent de chaque côté. Arrière avec patte de ceinture en drap bleu passepoilé blanc avec bouton d'uniforme petit module. Retroussis en drap bleu, fausses poches verticales formant trois pointes, bleues passepoilées blanc et garnies dans chaque pointe d'un bouton d'uniforme gros module, diamètre 2 cm. Quatre boutons gros module sont fixés au niveau de la taille. Brides d'épaulettes en drap bleu recouvert d'une passementerie dorée simple. Bon état, manquent un petit bouton à chaque manche, quelques trous de mites et accidents /insolation légère sur quelques plis. 
La Médaille Militaire, signe d'une précédente carrière en qualité de sous-officier, la Médaille de la campagne d'Italie de 1859 et la médaille de la Valeur Militaire sarde (fabrication française) complètent la tenue.

- Epaulettes de Lieutenant de Lanciers de la Garde Impériale M1854 : Épaulette à franges souples dites "cordes à puits" et contre-épaulette en passementerie dorée. Bouton d'uniforme petit module en laiton doré demi-grelot estampé en relief d'une aigle impériale. Doublures en drap blanc. Il semblerait que le règlement attribue des épaulettes de petite tenue à fond bleu roi mais ni l'iconographie ni, à ma connaissance, en collection, nous en retrouvons des traces.

- Aiguillettes d’Officier de Dragons de la Garde Impériale M1854 : Aiguillettes en passementerie dorée terminées par des ferrets en laiton doré décorés de « N » couronnées, de branches de laurier avec partie supérieure enforme de couronne impériale. Pattes de fixation en drap vert au sommet (attribuable aux Dragons de la Garde)

- Giberne de petite tenue d’Officier de Lanciers de la Garde Impériale : banderole en maroquin bordeaux ornée de 13 bouton demi-grelot à l’aigle dorés de diamètre 1,4 cm – typique des Officiers de Lanciers de la Garde dans cette configuration – sur laquelle est suspendue un coffret en maroquin bordeaux de 14cm x 9cmfermant au moyen d’une pattelette noire. Banderole abîmée par endroits mais sans gravité. 

- Ceinturon de petite tenue d’Officier de Lanciers de la Garde Impériale: Plateau (6cm x 7.5cm) à l’aigle impérial rayonnant en laiton sur plaque d’argent encadré par un faisceau de laurier en laiton. Dorure malheureusement absente. Ceinturon cuir verni noir avec bélières de38 cm et 72cm auxquelles est suspendu un sabre fantaisie d'Officier de Cavalerie avec garde Préval et lame de type Dragons modèle 1854 de 97,5 cm et une dragonne de petite tenue en soie noire. 

dimanche 25 juillet 2021

Quelques décorations

     Ces derniers jours ont été l'occasion de décerner et de redistribuer quelques décorations. Toute ressemblance avec l'extravagance des Généraux soviétiques ou nord-coréens serait fortuite.

A noter, à l'instar des photographies d'époque, que l'ordre de port n'est pas forcément respecté.


DE LA CRIMEE AU MEXIQUE

     Notre Chef d'escadrons du 3ème Chasseurs à cheval - régiment résidant presque exclusivement en Algérie sur la période qui nous intéresse - a, lui, quelque peu baroudé avant cette affectation intervenant au milieu de la décennie 1860, comme en témoignent ses décorations.


Sous la lavallière nouée en papillon au col, telle le dicte la mode d'alors, de gauche à droite:

- Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur (1852)

- Médaille britannique de la Campagne de Crimée, sans agrafe (1856)

- Croix de 5ème classe de l'ordre turc du Medjidie (1852)

- Médaille de la campagne du Mexique (1863)

- Croix de Chevalier de l'ordre impérial mexicain de Notre-Dame de la Guadalupe (en vermeil, 1863) 


LE RETOUR D'ITALIE

     Avant la permutation au 12ème Dragons - régiment non-engagé depuis 1815 -, le Capitaine de Cavalerie arbore les médailles décernées à la faveur de la Campagne d'Italie.



 - Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur (1852)

- Médaille de la Campagne d'Italie (1859)

- Médaille sarde de la Valeur Militaire (fabrication française, 1859)

- Croix de Chevalier de l'Ordre [sarde] Militaire de Savoie (1855)


DE BRUXELLES AU BOSPHORE

     Comme observé sur les photographies d'époque, les Officiers supérieurs de Spahis ne semblent pas opter pour le port ostensible de toutes leurs décorations et certains se contentent de la seule croix de la Légion d'Honneur. Tentons donc un écart. Notre Lieutenant-Colonel de Spahis porte là les souvenirs de plus de trente ans d'engagements, dont les liens tissés avec la Belgique depuis 1831 au sein de l'Armée du Nord. Aussi, fidèle aux Capitulations de 1535, la France protège les Chrétiens - et le Pape, avatar d'une supériorité politique française sur ce dernier. C'est donc tout naturellement que notre officier arbore l'ordre de Pie IX, acquise au gré d'un ou plusieurs séjours antérieurs à Rome, avant son départ pour la Crimée.



 - Croix d'Officier de la Légion d'Honneur (1852)

- Croix d'Officier de l'ordre belge de Léopold (1er type, 1832)

- Croix de 4ème classe de l'Ordre pontifical de Pie IX (1847)

- Médaille britannique de la Campagne de Crimée, quatre agrafes (1856)

- Croix de 4ème classe de l'ordre turc du Medjidie (1852)


AU SERVICE DE LA PAPAUTE

     Voici une superbe croix de Commandeur à titre militaire de l'Ordre de Saint Grégoire le Grand attribué à un Chef de bataillons de Chasseurs sous le Second Empire qui rappelle les garnisons françaises en terre pontificale selon la protection des intérêts chrétiens par la France issue des Capitulations de 1535.





dimanche 18 avril 2021

Officier de Chasseurs à cheval, vers 1865

 



CHEF D'ESCADRONS AU 3EME CHASSEURS A CHEVAL - 1865 / 1870

Reprenant peu ou prou un article précédent relatif à un Capitaine du 11ème Chasseurs à cheval, voici un Officier supérieur du 3ème, qui passe la première partie de la décennie 1860 en Algérie. 

Shako d'Officier de Cavalerie légère modèle 1855: Fût en carton recouvert de toile cirée noire, visière carrée et intérieur doublé de soie bleu. Celle-ci étant malheureusement en mauvais état, très sèche et en dislocation. Jugulaires intérieures en cuir noir. Le bandeau de sudation est doré au petit fer. Le pompon est celui destiné aux Officiers supérieurs. Je m'en suis depuis séparé, en attendant un talpack.

Dolman de Capitaine modèle 1854Sur fond de drap vert foncé d'officier. L'avant fermant au moyen de 18 brandebourgs, chacun ornés de trois boutons-grelot estampés du chiffre 3. Brandebourgs et garnitures en poil de chèvre noir. Galons en nœuds hongrois en soutaches d'argent.
S Intérieur en drap écru avec ceinture de maroquin vert. Doublure du col velours.

Giberne d'Officier modèle 1845/52: Le coffret est désormais estampillé de l'aigle couronné. Il est suspendu à une banderole en galon soubise argent traversé par trois raies vert foncé sur laquelle des éléments dorés au mercure complètent l'effet.

Giberne d'Officier de campagne: Visible sur le cliché représentant le buste de dos, une giberne de campagne avec banderole en maroquin rouge/orangé, assorti au coffret, dont les boutons-grelot argent sont marqués du chiffre 3.

Sabretache d'Officier de Cavalerie légère modèle 1852: Cet élément est attribué aux Chasseurs en 1860. Il est commun aux Hussards. En cuir verni noir, est suspendue la sacoche sur laquelle l'aigle couronné est apposé. Le ceinturon se ferme au moyen d'un ardillon guilloché. Tout l'ensemble est en état quasi-neuf. Navré qu'il ne soit visible sur ces clichés.

Décorations: Aux côtés de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur du modèle ordonnance 1852, on trouve la croix de Chevalier de l'ordre pontifical de Pie IX, accordé aux militaires français en garnison de la Papauté au milieu du XIXème siècle, la médaille de la Campagne du Mexique ainsi que la croix de Chevalier de l'ordre mexicain de Notre-Dame de la Guadalupe. A noter que le 3ème régiment de Chasseurs à cheval a surtout évolué en Algérie: les décorations sont là le témoignage d'une précédente affectation. 

Sabre fantaisie d'Officier de Cavalerie dit "d'Afrique": Souvent observé sur des photos d'époque, le sabre est largement populaire sous le Second Empire. Ici, il est constitué d'une lame à doubles pans creux d'Officier de Cavalerie de ligne modèle 1817 ramenée à 92.5cm et d'une garde en fer montée sur une fusée recouverte de galuchat à triple filigrane. Lui est suspendue une dragonne d'Officier supérieur modèle 1845.



Je recherche:
- Talpack d'Officier de Chasseurs à cheval modèle 1854
- Cordon-raquette tressé noir d'Officier supérieur
- Pantalon d'Officier de Chasseurs à cheval
- Une pelisse fantaisie noire ou verte de Chef d'Escadrons

mardi 18 février 2020

Epée d'Officier des Dragons de l'Impératrice


Epée du Colonel F. MASSUE, Chef de corps des Dragons de l'Impératrice

Ce modèle d'épée est commun aux Officiers de Dragons de l'Impératrice, aux Officiers de Cuirassiers de la Garde Impériale ainsi qu'aux Aides de Camp et Ordonnances de l'Empereur. 

Cet effet est porté avec le frac en tenue de ville ou tenue de bal. N'étant ainsi pas destinée à être sorti de son fourreau, elle demeure assez fragile, particulièrement au niveau du fourreau et du filigrane.

La garde est en laiton richement gravé et doré avec croisière à pas d'âne. Le clavier est orné d'une coquille Saint Jacques et poinçonné aux lettres "AB". La fusée de bois est filigranée sur toute sa surface. Le pommeau est orné de l'aigle impérial en relief. On peut trouver des variantes quant à se motif:
- Un soleil personnifié, habituellement réservé aux épées d'Officiers de Carabiniers - épées d'un modèle similaire mais aux pièces de laiton argentées.
- Un N dont la présence porte l'attribution de l'effet vers les Cent-Gardes.

La lame triangulaire de 854mm, sans motif, est marquée en son talon de l'entreprise Aurilan, fourbisseur inconnu par moi, à moins que ma vue ne me joue des tours... La fine cravate en laine rouge est d'époque. Elle est recouverte par un fourreau souple en cuir glacé noir à deux garnitures de laiton.

Au verso de la chape, la date - ô combien symbolique pour les deux Empires! - du 2 Décembre (1865) immortalise la prise de commandement du Régiment des Dragons de l'Impératrice par le Colonel Felix MASSUE (1811-1869), futur Général issu du simple rang, qui marquera, par sa personnalité haute en couleurs, le 2ème Régiment de Carabiniers dont il fut également le Colonel. Une page et un article lui sont consacrés sur cet excellent site:

Une dragonne d'Officier supérieur modèle 1845 à cordon en maille d'or, ôtée pour la prise de vue,  vient compléter l'ensemble.


jeudi 31 octobre 2019

Officier de Dragons, vers 1860


CAPITAINE AU 12ème DRAGONS - 1852 / 1868

Dans le prolongement du premier article de ce blog, voici une variante de tenue.

En campagne, les officiers adaptent leur uniforme: le plastron est tourné du côté vert, le plumet est ôté du casque qui peut être lui-même remplacé par un képi ou un bonnet de police. Côté buffleterie, l'imagerie d'époque nous montre quelques pratiques: ceinturon de buffle remplacé par celui de cuir verni noir, affectionné par les Carabiniers, et giberne remplacée ou recouverte par une protection de maroquin cramoisi ou noir.

Ici, ledit ceinturon côtoie cette giberne dont les boutons au chiffre 12 reprennent le numéro du régiment à laquelle est affecté notre officier. Avec eux, une dragonne de petite tenue en soie.
Le coffret de giberne, à l'aigle non-couronné et à son effet en pointe évoque une fabrication du début du Second Empire. Ses pièces de laiton latérales sont guillochées. 



mercredi 30 octobre 2019

Officier de Cuirassiers, vers 1855




COLONEL DE CUIRASSIERS - 1845 / 1862

Ayant quelque peu réorganisé mes effets de Cuirassiers, voici désormais un buste de Colonel avec une cuirasse M1825 et un rare gilet d'Officier à fond bleu bordé de galon argent,en deux parties. La plupart des objets ayant été décrits dans les articles précédents, hormis l'aigrette M1845, ce dernier sera succinct.
En attendant un habit au règlement de 1845 qui servirait un article plus étoffé... Mais je peux rêver!




samedi 8 juin 2019

Officier de Spahis, vers 1860



LIEUTENANT-COLONEL DE SPAHIS - 1858 / 1863

Les éléments suivants, hormis le sabre et les décorations, ont appartenu au même homme dont je suis à la recherche de l'identité. Selon les indices laissés par la tenue, il s'agirait probablement de l'uniforme d'Alphonse FORCEVILLE (1820-1895).

Les Spahis sont souvent présentés en configuration "Expédition du Mexique". J'ai opté pour une configuration antérieure.


- Képi de Lieutenant-Colonel de Spahis: Le coiffe en drap de ciel foncé est ornée de cinq galons panachés plats. Quatre galons or constituent l'ornement de la calotte. La fausse jugulaire or est maintenue par deux boutons-grelots de même teinte. L'intérieur de la coiffe est en soie noire. C'est d'ailleurs la dominante de cet intérieur: le bandeau de cuir ainsi que le revers de la visière carrée sont tous deux noirs.Seule exception: le fond fait de soie écarlate.

- Spencer de Lieutenant-Colonel de Spahis: Apparu à la fin de la Monarchie de Juillet, ce modèle à brandebourgs flottants est remplacé dès 1862 par un effet similaire boutonné. Dans la pratique, ce dolman restera porté jusqu'à la fin du Second Empire.
Fait de drap rouge, l'ensemble se ferme au moyen de sept brandebourgs flottants maintenus par des olives de chèvre noires ainsi que des crochets disposés de façon inversée tout le long de chaque pan. L'ornement oriental varie selon les tailleurs. Ici, il se compose d'arabesques de chèvre noire ainsi que d'un large papillon au dos, encadré de chaque côté par trois bandes noires. Les fausses crevures aux revers des poignets sont symbolisées par une rangée de boutons-grelots or. Sur chaque manche, au dessus des parements de ciel foncé assortis au képi, sont montés les galons panachés de Lieutenant-Colonel en forme de nœud hongrois et de fer de lance.
L'intérieur est doublé de toile écrue. Le col est serti de velours brun. Quant à la taille, elle est marquée par une ceinture cousue de maroquin vert.
Fait intéressant, ce spencer porte la griffe du célèbre tailleur Paule avec la mention "Régiment des Guides", brodée d'or sur un rectangle de soie vert foncé. Cette mention donnera peut-être un indice sur son propriétaire originel bien que toute la bonne société militaire du Second Empire s'y précipitait. 


L'effet est complété par les décorations suivantes (différentes de celles alors accrochées sur le spencer lors de la prise du cliché principal):
- Une croix d'Officier de la Légion d'Honneur en or (1852)
- Une croix d'Officier de l'ordre belge de Léopold (1832)
- Une croix de 4ème classe de l'ordre pontifical de Pie IX (1849)
- Une médaille britannique de la Campagne de Crimée avec quatre agrafe (1855)
- Une croix d'Officier de l'ordre turc du Medjidie (1852)





Les Officiers de Spahis ne portent pas de giberne sous le Second Empire.

Cordon-raquette d'Officier Supérieur: Supprimé par le règlement de 1860, il sera toutefois porté au-delà par certains selon une certaine fantaisie propre aux officiers. En chèvre noire, tressé sur toute la longueur, il est du type "Garde Impériale pour la petite tenue". Les pompons d'Officier Supérieur complètent cet élément de toute rareté. 

- Ceinture-écharpe d'Officier de Spahis: Faite de soie cramoisie, elle se termine par deux pompons de cannetille or à cordes de pluie. Elle est maintenue par une bague cramoisie.

- Ceinturon d'Officier de Spahis M1858: Doublé de maroquin bleu, il est confectionné grâce à un large galon or traversé par plusieurs raies bleues. Les bélières sont terminées par deux mousquetons en laiton.Le plateau en laiton doré est orné d'un croissant islamique et d'une étoile, rappelant l'encrage de ces unités en Algérie. A mon sens, cet élément est le plus rare à trouver sur ce lot. 



- Pantalon flottant d'Officier de Spahis: ce pantalon a été confectionné avec le spencer, comme le rappellent ses boutons portant la mention "Paule Régiment des Guides". Il est réalisé en drap de ciel foncé et orné d'une bande rouge sur chaque jambe. Il se termine par des lanières boutonnées permettant le maintien aux pieds.

- Bottines d'Officier: Non-visibles également. En cuir glacé noir, et agrémentés d'éperons vissés, elles prennent la forme de souliers pointus et de fausses guêtres sur le coup de pied. Elles se ferment au moyen de petits boutons en émail noir maintenus par des fils de fer. Leur talon est malheureusement troué suite à un ancien montage sur un mannequin... Elles portent la mention "17ème d'infanterie" selon un tampon gravé sur les semelles. Elles auraient tout critère pour être portées avec une tenue civile. Sont aussi intégrés dans la tenue une paie de gants en peau retournée couleur beurre.

- Sabre d'Officier de Cavalerie: D'un modèle de fantaisie à lame droite et poignée recouverte de galuchat, il est présenté dans un article précédent (photo avec le ceinturon de petite tenue d'Officier de Lanciers). Lui est suspendue une dragonne d'Officier supérieur modèle 1845.











dimanche 12 août 2018

Sabre de luxe d'Officier de Cavalerie légère - Fin 1er Empire / Restauration



Sabre de luxe d'Officier de Cavalerie légère type AN IX


    Les sabres de type An IX d'Officier de Cavalerie légère comptent parmi les plus appréciés des Officiers de Cavalerie légère. Du 1er Empire au début de la IIIème République, une multitude d'exemplaires témoignent des goûts et des modes, en parallèle des modèles réglementaires. Sans davantage de marquages, le style du sabre permet d'effectuer une datation. 

      Cet exemplaire, à la garde travaillée et (anciennement) dorée, ainsi qu'avec sa fusée en ébène quadrillée semble avoir appartenu à un riche officier, voire à un officier supérieur. Les anneaux de bélière au fourreau abondent en ce sens.

      La garde à long quillon ainsi que le fourreau en fer poli se terminant en bouton évoquent davantage un effet fabriqué sous la Restauration. La calotte à longue queue est gravée de trophées floraux (raisin et feuilles de chênes); les branches sont frappées de motifs arrondis se juxtaposant. Malheureusement, un ovale en laiton doré parfaisant l'ensemble sur la face externe de la fusée a disparu. On en aperçoit la trace.

      On s'attend à ce que les sabres de la Restauration soient conçus pour symboliser le faste propre à son possesseur, les charges héroïques s'étant évaporées avec la chute de l'Empire, les sabres échappent peu à peu à leur vocation d'armement stricto sensu.                     Cependant, ce sabre a été largement porté: le dard en bouton du fourreau présente une usure conséquente due au frottement sur le sol et le fourreau, entre les anneaux de bélière, présente la trace d'une prise en main répétée, l'acidité de la peau l'ayant, au fil du temps,attaqué à cet endroit. 

         La lame, sans jeu de mots, tranche avec le reste de l'ensemble: . Produite à Solingen ,comme le signale le S stylisé à sa base, elle est parfaitement affûtée sur les deux derniers tiers; sa pointe m'a d'ailleurs blessé par mégarde...  
        Si ses caractéristiques la rapprochent ainsi d'une lame de combat, ses motifs (le bleui au tiers s'arrêtant net et les trophées gravés et dorés) semblent être quelque peu désuets depuis la Restauration. Ces deux constats faits, elle paraît correspondre à une lame produite sous le 1er Empire.
       
       On pourrait ainsi dater ce sabre du début de la Restauration, par la réutilisation d'une lame produite sous la fin de l'Empire et l'agrégat d'une garde et d'un fourreau aux goûts contemporains du règne de Louis XVIII. L'usure de certains éléments ainsi que le tranchant bien réel de la lame laisse imaginer le profil de l'Officier à qui il appartenait. 

       A noter que les Officiers de la Cavalerie légère n'ont pas été les seuls à se pourvoir de ce type de sabre. Les Lanciers, Artilleurs, la Garde, etc en ont aussi usé des quantités. Ce type de sabre, dans des caractéristiques certes  bien moins séduisantes, est d'ailleurs aujourd'hui attribué à tous les Officiers de l'Armée de Terre par son descendant, le modèle F1 de 1974.








mercredi 4 juillet 2018

Sabre fantaisie d'Officier de Cavalerie




Présenté avec un ceinturon de petite tenue d'Officier de Lanciers modèle 1845 en cuir verni noir, ce sabre, comme tant d'autres tout au long du XIXème siècle, illustre l'innombrable panel de sabres fabriqués à la demande, aux goûts de l'officiers, en dehors du règlement.

L'iconographie et la photographie d'époque démontrent que nombres d'entre eux ont choisi de s'écarter des modèles réglementaires 1822 de la Légère et de la Ligne voire du nouveau 1854 de Carabiniers et de son contemporain pour Dragons.

Ce sabre est ainsi constitué d'une garde dorée d'Officier de Cavalerie légère modèle 1822, à laquelle est suspendue une dragonne de campagne en soie noire tressée, montée sur une forte lame droite et polie de 99.5cm à une gorge. Aucun marquage ne peut évoquer le fabriquant et le fourbisseur, si ce n'est un poinçon mal frappé et donc difficilement déchiffrable.
La fusée filigranée est recouverte de galuchat.

La garde est distinctive de la période 1822 à la fin des années 1840: la fleur de lys renversée orne encore son quillon. Pour autant, la lame paraît postérieure: ce montage semblerait donc avoir été effectué au début du Second Empire; en effet, certains témoignages évoquent des sabres droits non-réglementaires portés par les Officiers de Cavalerie dès la Guerre de Crimée, avant de se généraliser durant la décennie 1860.

samedi 24 février 2018

Forte-épée modèle 1817




SABRE D'OFFICIER DE CAVALERIE DE LIGNE DIT "FORTE-EPEE" MODELE 1817


Ce sabre destiné aux Cuirassiers, Dragons, Carabiniers et Grenadiers à cheval, a eu une carrière courte. S'il en passe de temps en temps en enchères, il n'en demeure pas moins assez rare. 

En effet, les officiers préférant conserver leur sabre avatar des charges glorieuses du 1er Empire, ils boudent ce modèle avant d'adopter le modèle 1822 pour la ligne - très bien reçu contrairement aux "ragots" - voire d'autres sabres fantaisies au goût des modes de la Restauration. Il reste donc assez peu produit durant 5 ans à peine. 
On retrouve toutefois des officiers affublés de cet effet jusque sous le Second Empire, y compris chez des hommes servant dans la Cavalerie légère.

La palmette au centre de la garde est commun à tous les corps, à l'inverse des armes propres à certains régiments (Condé, Dauphin, Cuirassiers de la Reine, etc...) dont ce sabre modèle 1817 se destine à les supplanter.
La lame est ici courbe, à deux pans creux. On trouve des modèles à lame droite. Celle-ci est gravée, anciennement bleuie au tiers.
Le fourreau est assez simple; certains effets reçoivent, au choix de l'officier, un fourreau plus chamarré, avec cuvette et anneaux en laiton.
Au sommet de la calotte, une fleur de lys est gravée.


mardi 16 janvier 2018

Officier de Cuirassiers, vers 1855




COLONEL AU 6EME CUIRASSIERS - 1845 / 1859

Hormis la décoration qui donne une indication plus précise sur la période, cette tenue est portée indifféremment entre 1845 et 1859.

- Casque d'officier modèle 1845: Bombe en laiton argentée, poinçonnée par l'orfèvre, surmontée d'un cimier doré. Porte-plumet au modèle. Bandeau en vache marine fermé au moyen d'un lacet sur l'arrière. Jugulaires en "8" striées et dorées. Coiffe intérieure en cuir dorée au petit fer. Crinière bien fournie (probablement remplacée). Ce casque, qui remplace le modèle 1825/30 dont les derniers s'épuiseront en Crimée, restera en service jusqu'au conflit franco-prussien, malgré l'adoption d'un nouveau modèle en 1858. L'aigrette de Colonel n'est pas présente sur le casque: je préfère la laisser dans sa boîte.

Habit d'officier modèle 1845: Ce type de vêtement, dit "à la française" se retrouve déjà sur les théâtres d'opération de l'Empire. Les longues basques en font un effet peu pratique pour le combat à cheval; aussi, un vêtement de substitution à basques plus courtes, l'habit-frac, le supplantera dès le début du XIXème et ledit habit sera réservé à la tenue de ville. Cependant, il semblerait que cette répartition des effets entre le Service et la Ville ne soit pas si figée puisque notre exemplaire est pourvu d'un fort rembourrage en son plastron destiné à assurer un certain confort en cas du port de la cuirasse.
Ce vêtement en drap d'officier, doublé de satinette grisâtre et ceinturé par une lanière de cuir intérieure, sera porté jusqu'en 1859, date de l'adoption de la tunique. Jusqu'alors, est attribuée une couleur à chaque régiment que l'on retrouve sur les revers et retroussis. Ici, le jaune jonquille (quelque peu altéré par le temps) atteste d'une affectation au 6ème cuirassiers, comme en confortent les boutons à la grenade frappés du chiffre "6". Les boutons des basques sont des copies, tout comme les grenades de retroussis en cannetille , mais ceux de l'avant et des parements sont bien d'origine. On s'attend à ce que les cuirassiers soient tous de taille formidable mais cet effet est très petit.


Epaulettes de Colonel de Cuirassiers modèle 1845:  de corps argent sur fond de drap bleu, commun aux cuirassiers. Les boutons propres aux cuirassiers, à la grenade, sont flanqués du chiffre "8": on s'éloigne du 6ème Régiment de l'habit mais on fait avec ce que l'on a...


- Ceinturon d'Officier de Cavalerie en buffle modèle 1845: Ce ceinturon en buffle surpiqué est attribué à un officier dont le nom est écrit à la plume au revers. Il diverge, comme souvent, des mesures réglementaires mais on y retrouve les deux bélières ainsi que le plateau à la grenade doré dont le verso est sublimé par une pièce de maroquin. Ce type ceinturon est commun aux Cuirassiers et aux Dragons où seules les côtes changent quelque peu. Un modèle similaire en cuir verni  noir (voir articles précédents) est aussi utilisé de manière non-réglementaire avant 1868.

- Croix d'Officier de la Légion d'Honneur Second Empire: De taille réglementaire, avec ruban à la rosette, la médaille est fabriquée en Or et émaux avec en son centre l'effigie de Napoléon Bonaparte.

- Sabre d'Officier de Cavalerie de Réserve de type Préval: A cette époque, la "Cavalerie de réserve" désigne les Cuirassiers et les Carabiniers. De 1822 à 1868, le sabre réglementaire des Cuirassiers est le modèle 1822 de Cavalerie de ligne - une arme excellente contrairement aux ragots (il restera au règlement des Carabiniers jusqu'en 1854). Toutefois, outre toutes les fantaisies adoptées individuellement par les officiers, allant même jusqu'à conserver des sabres du 1er Empire, des essais sont tout de même menés afin de doter la cavalerie lourde d'un sabre qui l'est tout autant. En 1831, le Colonel Préval dévoile un sabre qui ne sera jamais adopté mais dont quelques rares exemplaires d'achat privé subsistent (voir articles précédents). L'exemplaire ici présent est en parfait état, quasi-neuf: lame à section triangulaire, sans défaut, de 1mètre poli blanc après 3cm au talon, ce même talon marqué du Klingenthal. Fusée de forme carrée, "à l'anglaise" recouverte de galuchat foncé et filigranée; calotte et garde à 7 branches symétriques gravées et dorée au mercure. Fourreau à deux anneaux nickelé. La dorure - non-présente sur les Préval selon Ariès - et le nickelage renvoient vers un montage qui se situerait davantage sous le Second Empire. Une dragonne d'Officier Supérieur modèle 1845 lui est suspendue.




- Bottes à l'écuyère et éperons: Paire de bottes  en cuir glacé noir à tiges hautes et souples surmontées d'un renfort au genou en cuir rigide et doublées de soie blanche. Ce genre de bottes est typique des années 1800 à 1870 (non-visibles sur la photo).




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