dimanche 12 août 2018

Sabre de luxe d'Officier de Cavalerie légère - Fin 1er Empire / Restauration



Sabre de luxe d'Officier de Cavalerie légère type AN IX


    Les sabres de type An IX d'Officier de Cavalerie légère comptent parmi les plus appréciés des Officiers de Cavalerie légère. Du 1er Empire au début de la IIIème République, une multitude d'exemplaires témoignent des goûts et des modes, en parallèle des modèles réglementaires. Sans davantage de marquages, le style du sabre permet d'effectuer une datation. 

      Cet exemplaire, à la garde travaillée et (anciennement) dorée, ainsi qu'avec sa fusée en ébène quadrillée semble avoir appartenu à un riche officier, voire à un officier supérieur. Les anneaux de bélière au fourreau abondent en ce sens.

      La garde à long quillon ainsi que le fourreau en fer poli se terminant en bouton évoquent davantage un effet fabriqué sous la Restauration. La calotte à longue queue est gravée de trophées floraux (raisin et feuilles de chênes); les branches sont frappées de motifs arrondis se juxtaposant. Malheureusement, un ovale en laiton doré parfaisant l'ensemble sur la face externe de la fusée a disparu. On en aperçoit la trace.

      On s'attend à ce que les sabres de la Restauration soient conçus pour symboliser le faste propre à son possesseur, les charges héroïques s'étant évaporées avec la chute de l'Empire, les sabres échappent peu à peu à leur vocation d'armement stricto sensu.                     Cependant, ce sabre a été largement porté: le dard en bouton du fourreau présente une usure conséquente due au frottement sur le sol et le fourreau, entre les anneaux de bélière, présente la trace d'une prise en main répétée, l'acidité de la peau l'ayant, au fil du temps,attaqué à cet endroit. 

         La lame, sans jeu de mots, tranche avec le reste de l'ensemble: . Produite à Solingen ,comme le signale le S stylisé à sa base, elle est parfaitement affûtée sur les deux derniers tiers; sa pointe m'a d'ailleurs blessé par mégarde...  
        Si ses caractéristiques la rapprochent ainsi d'une lame de combat, ses motifs (le bleui au tiers s'arrêtant net et les trophées gravés et dorés) semblent être quelque peu désuets depuis la Restauration. Ces deux constats faits, elle paraît correspondre à une lame produite sous le 1er Empire.
       
       On pourrait ainsi dater ce sabre du début de la Restauration, par la réutilisation d'une lame produite sous la fin de l'Empire et l'agrégat d'une garde et d'un fourreau aux goûts contemporains du règne de Louis XVIII. L'usure de certains éléments ainsi que le tranchant bien réel de la lame laisse imaginer le profil de l'Officier à qui il appartenait. 

       A noter que les Officiers de la Cavalerie légère n'ont pas été les seuls à se pourvoir de ce type de sabre. Les Lanciers, Artilleurs, la Garde, etc en ont aussi usé des quantités. Ce type de sabre, dans des caractéristiques certes  bien moins séduisantes, est d'ailleurs aujourd'hui attribué à tous les Officiers de l'Armée de Terre par son descendant, le modèle F1 de 1974.